A notre époque actuelle où l’écologie est devenue une foire d’opinions au point que certains auteurs se demandent si elle est encore une science [1], les discours sur la protection de la nature se trouvent ainsi déplacés de sujets d’expertises multiples et contradictoires vers des sujets d’opinion formatée.

Certains chercheurs de cette même science (ou d'autres sciences qui s'en rapprochent comme les sciences agronomiques, forestières ou halieutiques) se compromettant avec l'idéologie à la mode du collapsus écologique, ainsi qu'avec les organisations non-gouvernementales et courants politiques qui s'en réclament auxquels ils apportent leur caution. 

Les panels d'experts sont ainsi remplacés par des pseudo-experts qui s'expriment en dehors de tout débat scientifique et fabriquent cette opinion pour aller dans le sens du mythe du paradis perdu d'une nature sans l'homme, en ne portant pas attention au fait que ce dernier fait partie de celle-ci...

Ou bien ces panels sont-ils remplacés par un nombre réduit de ces experts qui tendent à adopter une vision figée de la réalité (celle de leurs seuls domaines d'expertise forcément limités), en se fermant à toute réflexion sortant de leur système de perception du monde. 

Leurs avis, même s’ils sont bien intentionnés (mais l'enfer est lui aussi pavé de bonnes intentions !), reflètant le plus souvent un point de vue partiel et fragmenté entre sciences économiques et sociales et sciences de la conservation, tordant cette réalité et faussant l’information ainsi que l'action publique qui en découle. 

Car un expert est rarement neutre, comme l'auteur de ces lignes n'y a lui-même pas échappé, en qualité d' « expert » à différentes occasions et dans diverses instances de concertation au titre d'une organisation de protection de la nature ou d'une autre, se retrouvant sans le vouloir dans la situation d'être juge et partie.

Les recommandations d'experts sont ainsi de façon récurrente, en matière de protection de la nature et de gestion de la biodiversité, à l’origine de conflits : dès lors que ces recommandations donnent du pouvoir à certaines parties prenantes aux dépens des droits collectifs de différents usagers de la nature, en plaçant ces derniers au même niveau que celles-ci.

Dans un déni de démocratie qui conduit insidieusement à dénigrer l’écologie scientifique en particulier, et la science en général.

Si vous voulez conjurer les prophéties d’effondrement écologique, en refusant l’adhésion au monolithe de la pensée unique et à une « gouvernance de la biodiversité » (l'expression à la mode) qui est le plus souvent tout sauf démocratique (puisque le citoyen de base n'est quasiment jamais consulté), vous devez par conséquent changer vos perceptions et développer votre esprit critique.

Pour vous ouvrir à la réalité des phénomènes écologiques et sociaux et à de nouvelles pratiques de protection de la nature, s'appuyant d'abord sur des observations de terrain en écologie scientifique et en sciences humaines et sociales, plutôt que sur des modèles de ces disciplines réducteurs de cette réalité.

Car lorsque l'approche de la protection de la nature n'est pas scientifique et basée sur le réel mais filtrée par des perceptions limitées et des préjugés, elle est inévitablement dogmatique et idéologique.


Démarrage - Si vous voulez agir pour la protection de la nature, vous êtes au bon endroit

01' 45" - Qui suis-je ?

04'48" - Que veut dire « expert » ?

14'15" - Que veut dire « contre-expert » ?

24'00"- La crise écologique n'est qu'un message, pas une vérité définitive

34'22" - Pour conjurer les prophéties d'effondrement, soyez responsable de votre perception

40' 56" - Pour changer le monde, changez vos pensées !

48'40" - ANIMEN refuse de servir de faire-valoir à l'ordre social autoritaire dominant

51'42" - Oubliez provisoirement ce que vous croyez savoir sur la protection de la nature

54'55" - Vous entraîner vers une autre conception et à d'autres pratiques de la protection de la nature



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Références mentionnées en préambule et dans la vidéo :

[1] Christian Lévêque, 2013. L'écologie est-elle encore scientifique ? Editions Quae, collection Essais : 143 p.

[2] Sur la question de la neutralité de la science dans l'expertise : voir la « critique terminale de l’expertise scientifique » du philosophe Pascal Acot.

[3] Sur la perte de vision du global et du fondamental faisant place aux idées parcellaires ou arbitraires : voir Edgar Morin & Anne Brigitte Kern, 1993. Terre-Patrie. Paris, Seuil : 217 p.

[4] Sur l'entraide et la coopération chez l'homme et dans la nature : voir Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, 2019. L'entraide, l'autre loi de la jungle. Ed. Les Liens qui Libèrent : 384 p.

[5] Sur le projet politique de contrôle social à la chinoise : voir le Rapport d'information parlementaire de Véronique GUILLOTIN, Christine LAVARDE et René-Paul SAVARY, fait au nom de la délégation sénatoriale à la prospective n° 673 (2020-2021) - 3 juin 2021, intitulé « Crises sanitaires et outils numériques : répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés » (sic !)

             


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