Quelque chose qui saute aux yeux quand on prend un peu de recul, c’est que la conservation de la nature est le plus souvent abordée à travers ses aspects techniques et scientifiques sans être replacée dans un cadre théorique plus large intégrant les relations entre l’homme et la nature. Car aussi absurde et incroyable que cela puisse paraître, Homo sapiens est une espèce oubliée des inventaires et modèles biologiques. Et c’est là que les problèmes commencent ! Malgré diverses tentatives de rapprochement entre sciences de la nature et sciences humaines et sociales, les chercheurs en écologie préfèrent en effet la plupart du temps laisser dans leurs modèles l’homme en dehors des écosystèmes. On privilégie alors l’étude des écosystèmes les moins touchés par l’homme alors que la majeure partie d’entre eux a déjà été modifiée par ce dernier. Les activités humaines se présentent alors comme des actions transformatrices externes ayant un impact considéré en conséquence le plus souvent préjudiciable à la nature.
REFERENCES DE CETTE VIDEO Callicot J.B. In Defense of the Land Ethic (D.E. Shaner, 1989) – Beyond the Land Ethic (Suny Press, 1999). Descola P. La nature domestique (Editions de la MSH, 1986) – Nature and Society (Routledge, 1996) – Par-delà nature et culture (Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines, 2005). Diegues A.C. O mito moderno da natureza intocada (Hucitec, 1996) – Etnoconservação : novos rumos para a proteção da natureza nos trópicos (Annablume, Nupaub-USP, Hucitec, 2000). Leopold A., 1949. Almanach d’un comté des sables. Oxford University Press Moscovici S. La société contre nature (10/18, 1969) – Hommes domestiques, hommes sauvages (10/18, 1974).